Pourquoi les mots « essayer de », « être capable de » et « faire de son mieux » ne sont pas toujours bénéfiques ?

Dans cet article je vais partager avec toi une découverte (parmi tant d’autres !!) que j’ai faite au début de ma formation d’hypnose : la différence notable pour notre cerveau entre « essayer de », « être capable de » et « faire de son mieux ».

Déjà intuitivement nous pouvons avoir une vague idée de ce qui est aidant et de ce qui ne l’est pas… 

Et aujourd’hui, pour illustrer tout ça, je vais te présenter une démonstration réalisée par un éminent psychologue et hypnothérapeute canadien : Gaston Brosseau. 

Mise en place de l’expérience clinique : 

Le préalable évident (je préfère quand même le préciser) se trouve dans la force de l’alliance thérapeutique, et le consentement du patient à vivre cette expérience. Basique. Elémentaire. 

Le patient est alors invité à se positionner debout dans la posture la plus stable possible, les bras le long du corps. Les pieds sont normalement légèrement écartés. 
Ensuite, Gaston Brosseau lui demande de lever son bras droit à hauteur d’épaule, tout en insistant pour qu’il tende le plus possible son bras en maintenant fermement son poing serré. 
Puis il saisit son bras au niveau du poignet en lui donnant la consigne « soutenez moi », en appuyant de manière synchronisée sur ce bras. 

A cette étape de l’expérience, quasiment tous le monde réussit à maintenir le bras ferme dans une résistance adéquate. 

« Essayer de » : ces mots qui signent l’échec

L’étape suivante consiste à demander au patient de soutenir à nouveau le thérapeute en répétant cette phrase : « j’essaie de garder mon bras ferme ».

Gaston rapporte avoir très exceptionnellement observé une personne réussir à le soutenir à cette étape, quel que soit sa corpulence, sa condition physique, ou même son genre. 

Le patient se confronte, souvent avec étonnement, à la « flasquitude » soudaine de son bras lorsqu’il dit « j’essaie de … ». 

« Être capable de » : ces mots qui marquent le doute

L’étape d’après voit la phrase évoluer.

Cette fois, il est demandé au patient de prononcer « je suis capable de tenir mon bras ferme » lorsque le thérapeute appuie dessus. 

Le résultat est identique que précédemment, le bras fléchit et devient flasque, sans tonus, et le patient se montre dérouté, parfois même sous le choc. 

Faire de son mieux : et l’activation de tous les possibles

Puis arrive la dernière phase de l’expérience.

Lorsque le patient répète « je fais de mon mieux, je garde mon bras ferme », la magie opère à nouveau, son bras reste droit, et il soutient le thérapeute comme au début lorsqu’il lui était simplement demandé de soutenir le thérapeute. 

Interprétation de cette expérience : 

Ce que l’on peut constater en comparant, c’est que les phrases « soutenez-moi » et « je fais de mon mieux » supposent une performance non assujettie à l’évaluation sociale. 
Autrement dit, il est facile de réussir quand il n’y a rien à réussir ! Et c’est exactement ce qui se passe ici. 

Contrairement à cela, les énoncés « j’essaie de » et « je suis capable de » font référence à l’attente d’une certaine performance sociale, et à notre peur du jugement des autres, notre besoin de se montrer performant pour être validé par le clan (et donc accepté). 

Et pour Gaston Brosseau, l’explication va même plus loin, au delà d’un quelconque élément castrateur contenu dans ces termes. 

« Pourquoi encourager quelqu’un lorsqu’on pense qu’il est en mesure d’exécuter une tâche donnée ? Si vous prenez le temps de l’encourager, c’est que vous doutez qu’il soit capable d’y parvenir. »
Gaston Brosseau


Cette expérience révéle chez le sujet toute sa vulnérabilité en regard de son sentiment d’acceptation de ses pairs (de ses semblables), au risque, dans ses peurs et ses croyances, d’être rejeté s’il ne correspondait pas à ce qui est attendu de lui (« le maillon faible, tu dégages »). 

Elle démontre également toute la force du patient et en particulier de son tonus vital qu’il retrouve instantanément lorsqu’il s’agit de « faire de son mieux ».

En guise de conclusion :

Quels que soient tes projets, quels que soient tes envies et tes ambitions, cesse « d’essayer » tout en sachant que tu es « parfaitement capable d’y arriver »…

Le monde actuel a sérieusement besoin de personnes vivantes, vibrantes, uniques, exprimant le meilleur d’elles-mêmes, libérées du regards des autres et de la société. 

Alors, pour nous soustraire à l’évaluation sociale et vivre pleinement, il ne te reste, il ne nous reste qu’à faire de notre mieux ! 

 

 

 

Si tu le souhaites tu peux retrouver cette expérience dans le livre de Gaston Brosseau intitulé « L’hypnose, une réinitialisation de nos cinq sens ». 

hypnose erycksonienne

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