Un jour j’ai participé à une journée d’étude organisée par l’association Action-EMDR-Trauma, où j’ai présenté la spécificité de la pratique de l’EMDR appliquée à la cancérologie.
J’ai d’ailleurs écrit un article sur le contenu de cette présentation, vous le trouverez par ici.
A cette occasion, j’avais proposé à quelques patients d’écrire un témoignage de leur expérience de l’EMDR pour le lire à l’auditoire.
Julie nous a fait ce beau cadeau, elle a accepté que je le partage également sur ce blog, et je l’en remercie !
Au moment où elle écrit, elle a 37 ans, elle est maman célibataire de deux fillettes, elle a terminé ses soins oncologiques et a déjà repris son travail.
C’est le protocole standard que nous avons mis en place ensemble, soutenu par de la méditation de pleine conscience qui l’apaisait lorsqu’elle en ressentait le besoin (son « lieu sécure » à elle).
Il s’agit d’un accompagnement singulier (comme chaque accompagnement), transpersonnel, intégrant la riche vie spirituelle de Julie, lui permettant d’envisager sa guérison autrement.
Voici son précieux témoignage :
« J’avais déjà eu une expérience de l’EMDR en région parisienne il y a une dizaine d’années qui m’avait permis de régler un traumatisme vieux de deux ans lié à un événement fâcheux avec un ex-compagnon. J’avais été bluffée par l’efficacité de cette technique si simple car je ne repensai plus jamais à cette scène dès lors, ressentant tout de suite une véritable libération.
Ainsi, quelle n’a pas été ma surprise quand j’ai su que la psychologue de la clinique proposait ce type de soin. J’étais alors en fin de traitement pour un cancer du sein, et c’est après être passé par la chimiothérapie et la chirurgie que j’ai rencontré Marie dans le cadre de la radiothérapie, et ce, à ma demande.
Cela fait donc presque un an que nous nous voyons tous les 15 jours 3 semaines à peu près. Ayant développé un cancer du sein, j’ai rapidement identifié qu’il était la manifestation d’une pulsion inconsciente d’auto destruction très puissante, mais je ne parvenais pas à « sortir du bocal » de la conscience, et accéder à ces parts secrètes de moi qui quelques part voulaient ma propre mort.
Pour simplifier un peu, cette technique de l’EMDR et la présence bienveillante et attentive de Marie, m’ont permis de visiter mes « ombres », mes souffrances cachées, et de les guérir. J’ai pu en quelque sorte percer le voile et pénétrer mon inconscient puis effectivement le reprogrammer en conscience.
Je pense personnellement que la puissance indéniable de cette méthode de soin est qu’elle allie la psyché et le corps physique. Je n’avais jamais auparavant compris à quel point le corps pouvait manifester tout mon être et qu’il était un formidable guide pour comprendre mes blocages inconscients. J’ai eu souvent des sensations corporelles très fortement désagréables, quand la résistance était grande, mais chaque séance s’est toujours finit par une fluidité et un apaisement général, voire même je sortais avec un regain d’énergie, parfois extraordinaire (sensation de soulagement et de libération, éclats de rire, grande satisfaction, légèreté…). En tout cas, chaque séance a été une expérience unique à l’issue de laquelle j’ai réellement avancé dans la connaissance de moi et dans le projet d’épanouissement de tout mon être.
Avec l’EMDR, j’ai pu appréhender le tout début de mon incarnation sur terre en accédant à ce que cela avait provoqué en moi. En revisitant le début de ma vie, j’ai pu me rendre compte que ma personnalité en tant que bébé s’était appuyée sur le tiercé gagnant : peur, oubli, colère ! Quels piliers : ) !
J’ai pu revenir dans ce temps du voyage de l’âme qui s’incorpore progressivement dans la matière (in utéro), et sentir dans quel état psychique j’étais. J’ai pu revivre le moment de ma naissance avec des sensations physiques très nettes… Bref, cela m’a permis de faire un retour aux origines, ce qui est justement à mon avis la façon de faire quand on cherche à régler un problème : revenir à la source.
Beaucoup de séances ont débuté par une première phrase du type « je suis », il y en a eu plein, et toujours avec une approche tout à fait adaptée à ce que je vivais alors. A noter l’intuition de Marie pour faire le tri dans mon résumé de vie du début de séance et trouver la bonne piste d’attaque. Nous formons pour ça une bonne équipe.
J’ai pu ainsi débloquer bon nombre de verrous, soigner bon nombre de parts de souffrances bien enfouies, sachant que toujours, il a fallu les laisser exister complètement en moi, les accepter et les voir en face, les laisser s’exprimer totalement, en observant les réactions du corps sous le conseil de Marie (qui le rappelle régulièrement). J’ai pu expérimenter la puissance de l’acceptation et aussi du pardon. Il y eut parfois quelques moments un peu mélo dramatiques mais Marie m’a toujours accompagnée avec douceur et sans aucun jugement, ce qui m’a beaucoup aider à faire ces plongées en moi-même. Ce que je savais déjà, c’est que l’on trouve sa lumière intérieure en osant regarder son ombre.
L’EMDR, en me faisant visiter mes part inconscientes de souffrance, m’a de ce fait permis d’accéder à d’autre paliers de conscience et de connexions avec des ressources intérieures inestimables. J’irai même jusqu’à dire que j’ai pu ressentir des émerveillements divins, la descente très puissante d’une force d’amour et de lumière immense qui était déjà en moi mais masquée par des vielles structures égotiques (parfois d’envergure karmique).
C’est d’ailleurs tout à fait ça que je ressens : ma personnalité 3D comme je dis, celle qui joue mon personnage dans le grand Game de la Terre, a subit une sorte de gros coup de balais. Toute l’architecture de mon égo est en réalité en train de se dissoudre pour que ce ne soit plus le petit moi contrôlant et souffrant qui dirige ma vie, mais le moi qui représente la plus haute expression de ce que je suis.
Je sais que la cause première de ce cancer du sein (et peut-être in fine la cause de tous nos maux) a été un manque d’amour de moi-même, et je dois bien avouer que ce beau cadeau de toutes ces séances (gratuites !) avec Marie m’a véritablement aider à m’aimer davantage. Je ressens indéniablement un mieux être.
C’est aussi pour moi symboliquement fort encourageant que ce soit dans le cadre de soins hospitaliers que j’ai pu vivre cette aventure incroyable avec l’EMDR, car j’ai constaté malheureusement que beaucoup de médecins oncologues passaient totalement à coté de la dimension psychique et spirituelle de la maladie, et donc avaient l’air d’avoir une compréhension très limitée du patient et du processus de guérison. J’en ai personnellement pâti (sensation d’être une tête de bétail numérotée qui doit entrer dans les cases d’un protocole immuable et sacré, sensation d’être incompétente face à mon corps et à ma propre santé, froideur humaine de la part des « chefs »…) mais avec ces précieux petits espaces de liberté avec Marie, j’ai pu ainsi exprimer ces parts personnelles et spirituelles et les soigner : peut-être est-ce le signe que nous allons vers une médecine plus respectueuses de l’âme ?
Pour ma part, j’aime à penser que nous en prenons collectivement le chemin. »